Quand on s’engage dans la profession de médecin généraliste, on le fait avant tout par vocation et dans le but de soigner les gens. Mais comme toute profession, il est aussi normal de connaître les salaires et rémunérations qui nous attendent, le plan de carrière possible et la voie professionnelle dans laquelle on s’engage. Entre les tabous du secteur et les différentes « évolutions » qu’a subi le salaire des médecins généralistes ces dernières années, il n’est pas toujours évident de s’y retrouver et de savoir combien gagne un médecin généraliste.
Formation et plan de carrière en tant que médecin généraliste
Les études de médecine
Naturellement avant de penser salaire médecin généraliste, il faut en passer par de longues et difficiles études, parmi les plus longues de notre pays. Neuf années d’étude après le bac, réparties en quatre grandes étapes :
- La PACES (1ère année)
- La théorie avec le DFGSM (années 2 et 3)
- La pratique avec l’externat et le DFASM (années 4, 5 et 6)
- L’internat (années 7, 8 et 9) à l’issue duquel les étudiants obtiennent le DES et soutiennent leur thèse pour enfin devenir Docteur en médecine
La dernière réforme « Ma Santé 2022 » promet cependant un grand changement pour les étudiants en médecine, à partir de la rentrée 2020. Nous attendons les derniers décrets pour vous présenter un dossier complet sur ce sujet.
Le plan de carrière du médecin généraliste
De nombreuses opportunités s’offrent au médecin généraliste au cours de sa carrière. Au-delà de l’installation en cabinet libéral, solo ou groupé, le médecin généraliste peut également s’orienter vers une carrière en tant que médecin du travail, médecin scolaire, médecin pour la sécurité sociale, pour des missions d’urgence ou des missions humanitaires.
Il peut entrer dans l’armée en tant que médecin de l’armée (formation à l’ESA) ou compléter sa formation par un diplôme inter-universitaire (DIU) d’acupuncture ou encore d’ostéopathie.
Enfin, un médecin généraliste peut tout à fait se réorienter vers le journalisme médical.
Bien sûr une fois passés les études et les choix d’orientation, le médecin généraliste choisit son statut, son type d’établissement et le type de contrat sous lequel il souhaite exercer. De là dépend le salaire du médecin généraliste, le choix est donc relativement important.
Le salaire du médecin généraliste en libéral
Lorsqu’il s’installe en libéral, le médecin généraliste choisit d’exercer en solo (individuel) ou en groupe (collaboration libérale). Il déclare ses revenus en fonction de la forme juridique qu’il a choisie ainsi que le régime fiscal de celle-ci.
En BNC (Bénéfices non commerciaux)
Le salaire du médecin généraliste dépend du choix de sa déclaration de revenus :
– En micro BNC
S’il génère un chiffre d’affaire inférieur à 33 200€ par an. Le médecin bénéficie alors d’un abattement de 34% sur le chiffre d’affaire généré. L’impôt sur le revenu est calculé après cet abattement, sur le barème général.
Avantages : Pas d’obligation dans la tenue d’une comptabilité et aucune TVA à gérer.
Inconvénients : La limite du chiffre d’affaire naturellement.
– Au régime réel
S’il génère un chiffre d’affaire supérieur à 33 200 par an. L’impôt est calculé sur les bénéfices, c’est-à-dire les recettes desquelles sont déduites les charges.
Avantages : beaucoup de choses peuvent être déduites (charges du personnel, loyer, repas, amortissement des biens, …).
Inconvénients : tenir une comptabilité est obligatoire (les sanctions sont sévères dans le cas contraire) et gestion de la TVA.
En SEL (Société d’Exercice Libéral)
Cette forme juridique est réservée, comme son nom l’indique, aux professions libérales et fonctionne sous le régime d’imposition des sociétés. Chaque SEL a été créée selon le modèle des sociétés commerciales (SARL > SELARL, EURL > SELURL, …). Ce type de structure est en train de gagner du terrain face aux SCP (Sociétés Civiles Professionnelles).
Avantages : les sociétés d’exercice libéral peuvent déduire la rémunération des associés de leurs bénéfices et les risques restent maîtrisés pour tous les associés.
Inconvénients : les statuts et la comptabilité sont obligatoires (les sanctions sont sévères dans le cas contraire).
Combien gagne un médecin généraliste en libéral ?
Des différences peuvent bien sûr être notées selon la forme juridique choisie, la zone géographique et le nombre d’années d’exercice, on peut cependant se baser sur un revenu moyen en fonction de ces critères.
Près de 90% de la rémunération du médecin généraliste repose sur le paiement à l’acte. À cela peuvent être ajoutés les différentes primes, aides et forfaits comme la ROSP (La Rémunération sur Objectifs de Santé Publique) ou le FPMT (Forfait Patientèle Médecin Traitant) comprenant également une option pour les ALD (Affection Longue Durée).
Le salaire d’un médecin généraliste en libéral tend à évoluer ces dernières années, notamment grâce à l’augmentation de l’acte et des différentes aides mises en place pour lutter contre les déserts médicaux :
– On estime qu’un médecin généraliste exerçant depuis moins de 5 ans gagnera autour de 4 500€ nets/mois (soit 54 000€ nets par an), le temps bien sûr de constituer sa patientèle.
– Selon la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), le salaire d’un médecin généraliste en milieu/fin de carrière approchera, lui, entre 6 500 et 7 000€ nets/mois (soit entre 78 000€ et 84 000€ nets par an).
Si les salaires paraissent plus que confortables, n’oublions pas que la médecine générale fait partie des professions où les heures sont peu comptées, rarement proches des 35h/semaine. En tant que médecin généralise en libéral, les charges et les contraintes administratives peuvent être très importantes, raisons pour lesquelles de plus en plus de praticiens se tournent vers le salariat.
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Le salaire du médecin généraliste en salariat
On estime que d’ici 2040, près de 50% des médecins actifs de moins de 70 ans exerceront en tant que salarié. Une tendance qui s’explique notamment par le changement des besoins des nouvelles générations, qui souhaitent tester davantage d’expériences, exercer avec différents confrères, changer éventuellement de zone géographique et avoir un rythme de vie plus stable, quitte à avoir un salaire un peu moins élevé.
En effet, en salariat, un médecin généraliste gagnera en moyenne 5 000€ nets/mois (environ 78 000€ bruts/an). Il faut bien sûr prendre en considération l’expérience du praticien, le type de structure concerné et la zone géographique, permettant de faire varier le salaire du médecin généraliste en salariat entre 3 700 et 6 500€ nets/mois (entre 60 000 et 100 000€ bruts/an).
Certains postes en salariat mixent également leurs revenus avec un système de rétrocession, comme il est courant de pratiquer en remplacement libéral.
Le salaire du médecin généraliste en remplacement
Le terme « rempla » est souvent utilisé pour la majorité des exercices : rempla courte durée, rempla longue durée, rempla cession de patientèle, rempla journalier, … Nous nous concentrerons sur le remplacement courte durée en libéral et le remplacement journalier, les autres étant finalement traités dans les points précédents.
La rémunération en rétrocession
Le remplacement de courte durée en libéral, ou remplacement ponctuel, s’effectue sur une période donnée, généralement quelques semaines ou quelques mois. Il peut s’agir du remplacement ponctuel d’un confrère/d’une consœur, par exemple lors de vacances de celui-ci/celle-ci. La rémunération s’effectue généralement sous forme de rétrocession, c’est-à-dire que les médecins remplacés reversent aux remplaçants une partie des revenus générés en leur absence. Cela permet aux médecins remplacés de régler les charges fixes de fonctionnement de leur cabinet.
Auparavant, les médecins généralistes rétrocédaient 50% des revenus à leurs remplaçants et pouvaient définir un montant minimum garanti. Ces dernières années, les remplaçants se faisant plus rares et ceux-ci ayant des charges et cotisations à régler, la rétrocession tourne entre 70 et 80% en consultations classiques, 100% en garde (week-ends, jours fériés), astreinte et dernière minute.
En tant que remplaçant, vous prendrez en compte :
– Le nombre de consultations par jour (qui peut diminuer lorsque vous remplacez en période de vacances)
– Le pourcentage de rétrocession
– Le type de structure
– La zone géographique (ville, rural, semi-rural)
S’il est difficile d’évaluer un salaire de médecin généraliste précis pour ce type de contrat (dépendant du nombre de consultations par jour) il est possible d’évaluer une rémunération entre 3 000 et 6 000€ nets/mois.
La rémunération au forfait journalier / missions libérales
Il existe un autre système de rémunération, facturé pour les très courtes durées généralement, et au forfait journalier. Un médecin généraliste peut être demandé ponctuellement en remplacement journalier dans un EHPAD, un établissement SSR, une clinique ou un hôpital. Il est alors rémunéré à la journée, peu importe le nombre de consultations qu’il effectuera le jour en question.
Le salaire d’un médecin généraliste en forfait jour sera entre 450 et 650€, avec une moyenne à 500€ nets.
Le salaire du médecin généraliste selon certains critères
Secteur 1 ou secteur 2 ?
Si 90% des généralistes sont en secteur 1, ils semblent tout de même mieux gagner leur vie que les médecins généralistes en secteur 2, avec respectivement un BNC moyen de 76 000€ contre 67 000€ (étude CARMF 2016).
Le type d’établissement
Privé ou public, y a-t-il une différence ? En effet, la rémunération dans les établissements publics est fixée selon des grilles fonctionnant par échelon, (atteint par un nombre d’années d’ancienneté). Aussi un jeune praticien hospitalier commencera sa carrière autour de 3 000€ nets et pourra percevoir près de 6 000€ nets au bout de 25 ans de carrière.
Dans des établissements privés tels que les centres de santé, le médecin généraliste peut être rémunéré davantage, entre 4 500€ et 9 000€ nets/ mois. Le médecin généraliste est essentiel dans ce type de structure, car il permet de générer un flux de patientèle important vers les spécialistes présents dans le centre. D’autre part les revenus étant souvent négociés en salariat + rétrocession, le médecin généraliste n’est pas plafonné par un salaire met a une maîtrise relative du nombre de consultations qu’il effectue par jour.
Les maisons et pôles de santé eux, se basent principalement sur les grilles tarifaires des structures hospitalières.
De façon générale, la rémunération en structure privée est souvent plus intéressante, mais l’exercice dans le public est souvent riche en expérience. Il est d’ailleurs fréquent de varier les types de structure, en exerçant par exemple à mi-temps en centre hospitalier et à mi-temps dans une structure privée comme un EHPAD, une clinique, un centre de santé ou encore un établissement SSR (Soins de Suite et de Réadaptation).
La zone géographique
On pourrait penser que les grandes villes attractives comme Paris, Lyon ou Bordeaux sont plus intéressantes, financièrement parlant. Ce sera plutôt la tension du secteur qui définira les efforts de rémunération pour les médecins généralistes. Les mairies et établissements de santé situés dans des zones tendues, pourtant attractives, proposeront de nombreux avantages pour amener les praticiens à exercer dans leur zone, contrairement aux grandes villes, où la présence des praticiens est déjà bien répartie.
Être accompagné dans ses choix de carrière
Si la pratique de la médecine est avant tout une vocation, il reste tout à fait naturel de s’interroger sur sa carrière, son évolution et les choix à effectuer pour s’épanouir pleinement dans sa profession. Le salaire du médecin généraliste est un élément déterminant, comme dans toute profession, et mérite réflexion, car le secteur de la santé reste encore très complexe.
En tant que praticien, vous pouvez être accompagné sans frais par un Agent Medelse, expert de la profession médicale, pour vous conseiller sur les différentes opportunités qui s’offrent à vous. Définissez vos critères de recherche, recevez des propositions d’exercice et choisissez votre prochain exercice, en toute connaissance de cause.
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